L’alerte de Cory Doctorow sur une potentielle déflation du secteur de l’IA

Dans un contexte où l’intelligence artificielle suscite une ruée vers les investissements et l’innovation, Cory Doctorow, auteur et critique technologique renommé, met en garde contre les risques économiques et sociaux liés à une possible bulle financière. Cette mise en garde soulève des questions essentielles sur la durabilité des modèles économiques actuels basés sur l’IA.

Résumé en 3 points

• Cory Doctorow alerte sur les dangers d’une bulle financière dans l’industrie de l’IA, alimentée par des promesses irréalistes.
• Des entreprises technologiques investissent massivement dans l’IA, malgré un taux d’échec de 95% pour l’implémentation des solutions.
• Les licenciements massifs dans le secteur technologique sont justifiés par le remplacement des employés par des systèmes d’IA inefficaces.

Les investissements massifs dans l’IA

Le secteur de l’intelligence artificielle a attiré des fonds considérables, avec une capitalisation boursière qui représente désormais un tiers du marché américain. Des entreprises telles que OpenAI et Anthropic ont atteint des valorisations record grâce à des levées de fonds importantes. OpenAI, par exemple, a franchi la barre des 500 milliards de dollars de valorisation, devenant ainsi la start-up privée la plus chère au monde en 2025.

Les géants de la technologie comme Microsoft, Amazon, Google et Meta ont également investi massivement, avec un total de 100 milliards de dollars dépensés en infrastructures d’IA en 2024. Microsoft prévoit d’ajouter 80 milliards supplémentaires pour le développement de centres de données dédiés à l’IA en 2025.

Les échecs des implémentations d’IA

Malgré ces investissements colossaux, Cory Doctorow révèle que 95% des entreprises échouent dans leurs tentatives d’implémenter des solutions d’intelligence artificielle. Cette inefficacité repose principalement sur l’idée erronée que les modèles de langage peuvent remplacer efficacement les travailleurs humains. En réalité, ces systèmes n’atteignent pas les niveaux de performance attendus.

Cette situation crée un paradoxe économique où des dirigeants, séduits par les promesses commerciales des vendeurs d’IA, décident de licencier des employés pour les remplacer par des systèmes qui ne peuvent remplir leurs fonctions.

Conséquences sociales et économiques

Doctorow anticipe des répercussions sociales majeures si la bulle IA éclate. Les promesses de rentabilité non tenues pourraient entraîner un arrêt brutal des financements, laissant les entreprises avec des systèmes d’IA non fonctionnels et des postes supprimés. Cela créerait un vide productif difficile à combler et aurait des effets durables sur le marché de l’emploi.

En France, par exemple, l’entreprise Onclusive a supprimé 217 postes sur 383, invoquant l’apport de l’intelligence artificielle. De même, Salesforce a licencié 4 000 employés pour les remplacer par des algorithmes, illustrant la tendance mondiale à intégrer l’IA au détriment de l’emploi humain.

Solutions et perspectives d’avenir

Pour Cory Doctorow, la solution réside dans la démystification des capacités réelles des modèles d’IA. Il préconise de « percer la bulle IA le plus rapidement possible » pour éviter une crise économique. Certaines entreprises, comme Duolingo, ont déjà pris conscience des limites de l’IA et ont révisé leurs stratégies en conséquence.

Le secteur de l’IA, bien qu’en plein essor, doit faire face à des défis critiques pour garantir sa viabilité à long terme. Les acteurs du marché devront réévaluer leurs attentes et leurs investissements pour éviter une crise économique potentiellement dévastatrice.

Cory Doctorow est une figure éminente dans le domaine de la critique technologique et de la science-fiction. Auteur de nombreux ouvrages, il est reconnu pour ses analyses incisives sur l’impact des technologies émergentes sur la société. Son implication dans les débats sur l’avenir de l’IA souligne l’importance de considérer les effets économiques et sociaux des innovations technologiques avant qu’il ne soit trop tard.