Les défis financiers des fondateurs de start-up en France
Par L'équipe rédaction Neety
Publié le octobre 14, 2025

Souvent perçus comme des millionnaires en devenir, les fondateurs de start-up françaises vivent en réalité une situation bien plus complexe. Derrière l’image glamour se cache une réalité faite de sacrifices financiers et personnels. Plongée dans le quotidien de ces entrepreneurs qui, loin des clichés de la « start-up nation », naviguent entre espoirs et difficultés économiques.
Résumé en 3 points
- De nombreux fondateurs de start-up en France vivent avec des revenus modestes, voire inexistants.
- Les charges sociales en France sont élevées, réduisant significativement les revenus nets des entrepreneurs.
- La pression financière et personnelle entraîne des risques pour la santé mentale des fondateurs, avec un taux élevé de burn-out.
Les revenus modestes des start-uppers
Contrairement aux idées reçues, les fondateurs de start-up en France ne baignent pas tous dans l’opulence. Selon une étude de SeedLegals, la majorité des entrepreneurs ne perçoivent aucun revenu avant d’avoir sécurisé un financement. Une fois ce cap franchi, leur rémunération reste limitée, avec une moyenne de 90 000 euros brut par an. Matthieu, créateur d’une plateforme SaaS, témoigne de la réalité : «Depuis le lancement, aucun de nous ne se verse de salaire. Tout part dans le développement et la prospection. Sans le soutien de ma compagne, je ne tiendrais pas.»
Guillaume David, fondateur de Madeinvote, partage une expérience similaire : «Tant que la boîte n’était pas rentable, je ne me voyais pas prendre une grosse rémunération, même si certains employés gagnaient plus que moi.»
Impact des charges sociales
Les charges sociales en France pèsent lourdement sur les salaires des entrepreneurs. Avec des prélèvements pouvant atteindre 64 % sur le salaire brut d’un président de SAS, les revenus nets sont considérablement réduits. Par exemple, un salaire brut de 90 000 euros se traduit par un revenu net d’environ 70 000 euros, un contraste saisissant avec les États-Unis, où un fondateur en phase seed touche en moyenne 130 000 dollars.
Cette disparité est souvent accentuée par les exigences des banques qui demandent des garanties personnelles, engageant les biens privés des entrepreneurs.
Risques personnels et santé mentale
Au-delà des contraintes financières, les fondateurs de start-up doivent également composer avec une pression intense qui met à mal leur santé mentale. Près de 40 % des entrepreneurs sont à risque de burn-out. Malgré cette pression, beaucoup continuent de travailler plus de 50 heures par semaine, espérant que leurs efforts porteront un jour leurs fruits.
Cependant, seules quelques start-up parviennent à rejoindre le cercle restreint des réussites économiques, laissant les autres face à des enjeux financiers et personnels importants.
Contexte économique des start-up françaises
Dans un contexte économique incertain, les start-up françaises ne sont pas épargnées par les difficultés. En 2024, 57 start-up ont été placées en redressement ou liquidation judiciaire, selon la Banque de France. Cette situation renforce les pressions financières et personnelles sur les fondateurs, rendant leur parcours particulièrement ardu.
Malgré ces obstacles, la détermination et la résilience restent des traits communs parmi ces entrepreneurs, qui continuent de croire en leurs projets et de chercher des solutions pour surmonter les défis auxquels ils font face.