Les enjeux des publicités frauduleuses sur Facebook et Instagram

Par L'équipe rédaction Neety

Publié le octobre 6, 2025

Les enjeux des publicités frauduleuses sur Facebook et Instagram

Facebook et Instagram, propriétés de Meta, sont sous le feu des critiques en raison de la diffusion de publicités politiques frauduleuses qui génèrent des revenus conséquents pour l’entreprise. Un rapport récent met en lumière l’ampleur de ce phénomène, révélant comment des contenus trompeurs parviennent à contourner les systèmes de modération de la plateforme. Découvrez comment ces pratiques affectent la crédibilité des réseaux sociaux et les réactions qu’elles suscitent.

Les 3 infos à ne pas manquer

  • Des publicités politiques frauduleuses continuent de circuler sur Facebook et Instagram, malgré des règles supposées strictes.
  • Une enquête a identifié 63 annonceurs ayant diffusé plus de 150 000 annonces trompeuses pour un budget d’environ 49 millions de dollars depuis 2018.
  • Meta est sous pression pour améliorer ses contrôles, notamment après des critiques de procureurs généraux américains et du gouvernement de Singapour.

Manipulation des personnalités politiques

Des vidéos truquées mettant en scène des personnalités politiques américaines telles que Donald Trump, Bernie Sanders et Elizabeth Warren circulent sur les plateformes de Meta. Ces vidéos promettent faussement des aides financières et des programmes sociaux inexistants, exploitant l’actualité sociale pour tromper les utilisateurs vulnérables.

Les annonces, souvent générées à l’aide de l’intelligence artificielle, utilisent les images de figures publiques pour légitimer des promesses fictives, comme des versements exceptionnels de plusieurs milliers de dollars ou des cartes de paiement pour les soins médicaux. Ces pratiques exploitent la confusion autour des aides publiques, ciblant particulièrement les personnes âgées.

Les réseaux publicitaires en cause

Une enquête approfondie du Tech Transparency Project a révélé que certains réseaux publicitaires investissent massivement dans ces campagnes trompeuses. End the Wokeness, par exemple, a dépensé plus de 2,3 millions de dollars en seulement 90 jours. D’autres acteurs, tels que Health Benefits for Seniors et Senior Health Daily USA, figurent également parmi les principaux diffuseurs de ces contenus.

Bien que Meta affirme désactiver les comptes frauduleux, souvent après la diffusion de nombreuses annonces, la modération repose principalement sur des systèmes automatisés. Cette approche permet à des comptes de continuer à acheter de la visibilité sans contrôle humain rigoureux, ce qui retarde la suppression des contenus problématiques.

Les failles du système de modération de Meta

Meta exige de ses annonceurs politiques qu’ils prouvent leur identité via une pièce d’identité et une adresse américaine. Cependant, des enquêtes antérieures ont montré que des pages politiques étaient administrées depuis l’étranger, contournant ainsi les restrictions géographiques mises en place après les ingérences russes dans l’élection présidentielle américaine de 2016.

Cette situation persiste, comme le confirme l’analyse de 2025, où de nombreux comptes ont pu diffuser des annonces sans fournir les preuves d’identité requises. La tolérance de Meta envers ces pratiques s’explique en partie par les revenus générés, les campagnes politiques représentant une part importante du marché publicitaire de l’entreprise.

Pression internationale sur Meta

La pression s’intensifie sur Meta pour qu’elle renforce ses contrôles. Aux États-Unis, 42 procureurs généraux ont exigé une réglementation plus stricte des publicités trompeuses. En parallèle, un juge fédéral californien a refusé de rejeter une plainte accusant la plateforme de négligence dans la lutte contre ces annonces frauduleuses.

À l’international, Singapour a imposé à Meta un ultimatum pour retirer les contenus usurpant l’identité de responsables publics, sous peine de lourdes amendes. Ces pressions illustrent la nécessité pour Meta de revoir ses politiques de modération afin de préserver la confiance des utilisateurs et des régulateurs.

Depuis sa création en 2004, Facebook, devenu Meta en 2021, a connu une ascension fulgurante en devenant l’un des principaux acteurs du monde numérique. Avec l’acquisition d’Instagram en 2012, Meta a consolidé sa position dominante sur le marché des réseaux sociaux. Cependant, l’entreprise fait régulièrement face à des critiques concernant la gestion de la désinformation et des pratiques publicitaires trompeuses sur ses plateformes.

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