Migration numérique : le Schleswig-Holstein se tourne vers l’open source

Par L'équipe rédaction Neety

Publié le octobre 17, 2025

Migration numérique : le Schleswig-Holstein se tourne vers l’open source

Le Land de Schleswig-Holstein, en Allemagne, a entrepris un changement majeur en migrant ses services numériques vers des solutions open source. Cette transformation, qui concerne des milliers d’employés et des millions d’e-mails, marque une étape significative dans la gestion des systèmes informatiques au niveau gouvernemental. Quels sont les enjeux de cette transition, et quelles en sont les implications pour l’avenir des infrastructures numériques publiques en Europe ? Découvrez les détails de cette démarche audacieuse.

Résumé en 3 points

  • Le Schleswig-Holstein a migré plus de 40 000 comptes de messagerie vers des solutions open source.
  • Le projet inclut le remplacement de Microsoft Outlook par Mozilla Thunderbird et de Microsoft Exchange par Open-Xchange.
  • Cette initiative s’inscrit dans un effort de décentralisation et de contrôle local des données.

Transition vers l’open source

Le Schleswig-Holstein a récemment terminé la migration de ses services de messagerie, passant de Microsoft Exchange et Outlook à des solutions open source telles qu’Open-Xchange et Mozilla Thunderbird. Ce projet ambitieux couvre plus de 40 000 comptes de messagerie, englobant plus de 100 millions d’e-mails et d’événements de calendrier.

Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à réduire la dépendance aux solutions propriétaires et à renforcer le contrôle local des données. En choisissant Open-Xchange, l’administration bénéficie d’une plateforme de collaboration web qui inclut la gestion des e-mails, des calendriers partagés, et des carnets d’adresses.

Mozilla Thunderbird remplace Outlook

Le remplacement de Microsoft Outlook par Mozilla Thunderbird sur les postes de travail a été accompagné d’une formation approfondie pour les agents publics. Thunderbird, en tant que client mail, supporte les protocoles IMAP et Exchange ActiveSync, assurant ainsi la synchronisation des messages et des calendriers. Des scripts d’automatisation ont été déployés pour faciliter la migration des anciens dossiers et des réglages de comptes.

Des ajustements ont été nécessaires pour optimiser l’utilisation de Thunderbird, notamment pour la validation des courriers chiffrés et l’intégration des extensions compatibles avec Open-Xchange. Cette migration a validé la fiabilité de l’écosystème open source à une échelle significative.

Adoption de LibreOffice et Nextcloud

Bien avant la migration de la messagerie, LibreOffice avait déjà été adopté comme la suite bureautique standard, remplaçant Microsoft Office. L’interface utilisateur de LibreOffice, maintenant similaire à celle de Microsoft, permet une transition en douceur pour les utilisateurs habitués aux produits Microsoft.

En parallèle, le Land prévoit de consolider ses données collaboratives avec Nextcloud, une alternative open source à SharePoint. Ces démarches s’inscrivent dans une stratégie globale visant à renforcer l’autonomie numérique et la souveraineté des données.

Contexte et avenir de l’open source en Europe

Cette transition vers l’open source par le Schleswig-Holstein est soutenue par l’Alliance européenne CADE, qui milite pour des infrastructures numériques à contrôle local. Cette initiative pourrait inspirer d’autres régions en Europe, où la dépendance aux logiciels propriétaires reste élevée.

En France, certaines collectivités ont commencé à adopter des solutions open source, bien que ces efforts soient encore minoritaires. L’article L123-4-1 du Code de l’éducation encourage l’utilisation de logiciels libres dans l’enseignement supérieur et la recherche, mais une adoption plus large reste à concrétiser.

Le passage à l’open source traduit une tendance croissante à rechercher plus d’indépendance technologique dans le secteur public, en particulier face à des géants technologiques comme Microsoft. Cette démarche pourrait potentiellement redéfinir l’écosystème numérique public en Europe.

lrbeh